
Freko traîne ses failles et son flow unique dans le milieu rap depuis un bon moment maintenant. Il a croisé la route et partagé morceaux et scènes avec bien des acteurs majeurs du rap game hexagonal (heptagonal ?), que ce soit avec ATK ou en solo. Pourtant, il y a des chances que beaucoup d’entre-vous ne le connaissent pas. Voici de quoi réparer cette faute de goût. Freko présente 12 titres assez hétérogènes comme à son habitude (le bonhomme a toujours su varier les plaisirs musicaux, puisant son inspiration dans des styles peu conventionnels), très axé egotrip et partage d’expérience. Il faut dire qu’il en accumule, le Freko Ding, des expériences. Franchement, sa vie pourrait être adaptée au cinéma, ou en roman, tant on la croirait sortie d’une saga dramatique. Et son évolution, musicale comme idéologique et lyricale, est également assez marquante. Freko est un gosse de la rue, qui a grandi et appris à coup de poings dans la gueule. Forcément, ça laisse des traces, et ça n’aide pas à avoir beaucoup de respect pour la société qui nous entoure. Freko a longtemps été un vandale, et a évolué en un être plus réfléchi et posé ces dernières années. Mais que les puristes se rassurent, il conserve ce « comportement névrotique » qui fait son charme. Entouré de quelques complices de toujours, il montre dans ce deuxième album solo l’étendue de ses pouvoirs. Son flow entre un Lino d’Arsenik et un harangueur raga reste unique et parvient à lui seul à capter l’attention. Mais il a toujours pris soin de soigner ses sons, et on restera impressionnés par les « Mon arme c’est la plume », « On continue », « Situation difficile », « Comportement névrotique », ou « Mon silence ».
Si vous n’avez jamais croisé son chemin, vous découvrirez ici en Freko un personnage riche et complexe, portant un amour sincère au rap, qui ne lui rend pas assez. A vous de faire en sorte d’inverser la tendance maintenant.