Je n’ai jamais perdu de vue les autrichiens de Dornenreich, l’une des rares figures de la petite famille du post black metal à perdurer bon an mal an depuis 1996, sortant des albums pas toujours très réussis certes, mais gardant une liberté artistique totale, et explorant le spectre musical au gré de ses envies, sans pour autant passer pour des opportunistes. Ce n’est pas ce « Flammentriebe » qui me fera mentir. Dornenreich a cette fois décidé de ressortir les guitares et propose une variante plus violente de son art. Attention cependant, ça ne signifie pas pour autant que cet album est plus accessible que les autres ; la musique du groupe est comme d’habitude torturée, tortueuse, mélangeant une mélancolie latente à un côté malsain ou juste étrange. Certains riffs sont bien sûrs plus évidents ici, mais on est pas chez Dark Funeral, et les détracteurs auront encore ici du grain à moudre. Oui, le groupe est underground, sa musique est élitiste, et ce septième album ne changera pas la donne. Oui, encore une fois, « Flammentriebe » est bon, mais trop bizarre pour qu’on en fasse son disque de chevet. Est-ce si grave ? On est face à un groupe non formaté, qui a développé au cours des années un univers assez infranchissable pour le commun des mortels mais férocement personnel. Le genre d’artiste en voie de disparition que des émissions de télé-réalité cherchent mollement au mauvais endroit et au mauvais moment parmi une foule de clones sans talent ni idées. Les voilà. A vous de les découvrir.
Related Posts
- 87Puressence est une formation anglaise qui pratique une pop indé assez mélancolique et poignante, avec la particularité de comporter un chanteur à la voix très androgyne (pour tout dire, j'ai longtemps cru qu'il s'agissait d'une chanteuse). Et l'air de rien, c'est un groupe qui vient d'atteindre ses 19 ans de…
- 80Qui a déjà jeté une oreille du côté de Necromantia, Rotting Christ, Order Of The Ebon Hand et autres Septic Flesh le sait, les grecs sont capables de faire preuve d'une violence exemplaire, et parviennent de plus à y insuffler une rigueur et un génie musical, pour rendre le tout…
- 79On le sait, pour un groupe, chaque album est meilleur que le précédent, c'est une loi sacrée, une vérité absolue, qui va au-delà de toute subjectivité ou évidence. Pour faire passer le message, l'artiste a, tout comme le journaliste (ou assimilé) tout un panel de mots et d'expressions à sa…
- 79Après un déjà très réussi "Mosaïc", sombre et épique, j'étais loin de m'attendre à un retour plus rock de Monsieur Edwards avec son projet solo. Car, si le cowboy est capable du meilleur, sa carrière avec Woven Hand est tout de même assez inégale. Bonne, très bonne surprise donc que…
- 77Enslaved, on le constate depuis quelques années, a choisi le voyage comme ligne de conduite. Plutôt que de se choisir un genre musical personnel et de s'y arrêter, il a choisi d'évoluer par strate, redonnant sa vraie signification au qualificatif « progressif ». Car oui, Enslaved produit de la musique progressive. Pas…