Je n’ai jamais perdu de vue les autrichiens de Dornenreich, l’une des rares figures de la petite famille du post black metal à perdurer bon an mal an depuis 1996, sortant des albums pas toujours très réussis certes, mais gardant une liberté artistique totale, et explorant le spectre musical au gré de ses envies, sans pour autant passer pour des opportunistes. Ce n’est pas ce « Flammentriebe » qui me fera mentir. Dornenreich a cette fois décidé de ressortir les guitares et propose une variante plus violente de son art. Attention cependant, ça ne signifie pas pour autant que cet album est plus accessible que les autres ; la musique du groupe est comme d’habitude torturée, tortueuse, mélangeant une mélancolie latente à un côté malsain ou juste étrange. Certains riffs sont bien sûrs plus évidents ici, mais on est pas chez Dark Funeral, et les détracteurs auront encore ici du grain à moudre. Oui, le groupe est underground, sa musique est élitiste, et ce septième album ne changera pas la donne. Oui, encore une fois, « Flammentriebe » est bon, mais trop bizarre pour qu’on en fasse son disque de chevet. Est-ce si grave ? On est face à un groupe non formaté, qui a développé au cours des années un univers assez infranchissable pour le commun des mortels mais férocement personnel. Le genre d’artiste en voie de disparition que des émissions de télé-réalité cherchent mollement au mauvais endroit et au mauvais moment parmi une foule de clones sans talent ni idées. Les voilà. A vous de les découvrir.