On ne peut pas dire de Dominique Ané qu’il soit quelqu’un d’insaisissable, non. Ni stakhanoviste ni trop discret, sa grande silhouette et son visage grave se dessinent dans le paysage musical français depuis 20 ans, y laissant l’empreinte d’un artiste dont l’œuvre, dans son expression fluctuante, n’a jamais souffert d’une baisse de régime ni de faute de goût. « Vers les lueurs », neuvième album du bonhomme, ne fait pas exception à la règle. Empruntant cette fois une approche plus symphonique, plus riche, le disque continue d’exposer à notre jugement des tragédies de poche, des réflexions sur un monde qui s’est perdu à force de se chercher là où on ne trouve rien d’autre qu’une perpétuelle fuite en avant. Toujours partagé entre titres délicats, profondément mélancoliques ou plus entraînants, Dominique A n’a pas, et c’est tant mieux, encore choisi entre la lueur aveuglante du soleil, la lueur blafarde des lampadaires ou celle sourde et douloureusement commune du quotidien. Il nous laisse puiser dans les trois ce qui nous fait défaut où nous attire le plus ; ses pas le mènent déjà ailleurs.
Dominique A – Rendez-nous la lumière
Dominique A – Vers le bleu
