Diapsiquir est depuis sa création une énigme. Ou plutôt une espèce de poil à gratter du metal extrême. Mais pas sympathique, pas rigolo, non, plutôt de ceux qu’on gratte jusqu’au sang, jusqu’à l’os. « 180° » est le quatrième album du duo et montre comme les précédents une volonté d’évoluer, de creuser toujours plus profond, de pousser le bouchon encore plus loin dans le gosier de ses auditeurs, et voir jusqu’où ceux-ci iront pour en avoir plus encore. Car Diapsiquir nous méprise, nous déteste, hait son prochain plus encore peut-être que lui-même. Et moi, encore plus, comme il l’affirme haut et fort dans « Tabula rasa », parce que j’ai l’impudence d’écrire sur ce que je ne comprends pas. Et il a raison, le bougre. Bien malin ou dérangé sera celui qui comprendra Diapsiquir, qui en épousera les pensées malsaines, qui en prédira les mouvements à venir. Doit-on seulement essayer ? Moi, ça fait longtemps que j’ai jeté l’éponge avec l’eau du bain d’acide. « 180° »s’éloigne encore un peu plus du matériau d’origine de Diapsiquir, le black metal. De metal, d’ailleurs, il n’en a plus grand chose. Quelque part entre post metal, rock expérimental, noise de carnaval et hip hop de sociopathe, ce disque ne ressemble à rien de connu. Vous l’écouterez encore et encore, en dégusterez chaque invraisemblance, chaque provocation, hypnotisés par tant de démence lucide et de dépravation verbeuse. Diapsiquir est trop, et c’est pour ça qu’on l’aime… ou qu’on le déteste. Choisissez votre camp !
Diapsiquir : Après
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