Le post rock est un genre majoritairement instrumental. Et l’adjonction de chant au sein de titres du genre aboutit souvent à des choses un peu maladroites. Blueneck, formation anglaise, s’en fout pas mal et persiste dans cette voie depuis quelques années. Et ce sixième album prouve, s’il en était encore besoin pour ceux qui ont déjà croisé le chemin de Blueneck, que les deux premières phrases sont de grosses conneries. Bon, ok, Blueneck mixe le post rock et le trip hop, et même quelque chose d’indéfinissable, entre rock indé et pop spleenesque : on n’est donc pas dans le « pur jus ». Des nuances, des volutes, des fluctuations, de la finesse, et beaucoup de talent, voici ce qu’on trouve en quantité sur ce disque. Alors l’étiquette n’a pas grande importance. Mais pour les puristes, on peut affirmer que la pop fait un peu plus son chemin ici, amenant une forme un peu plus conventionnelle (bien que très prog) aux titres. « The outpost » montre donc un visage plus apaisé et lumineux de Blueneck (même si les autres albums n’étaient pas non plus hyper sauvages). Le piège dans lequel il tombe parfois, c’est une certaine linéarité, amenant un léger ennui, qui s’estompe vite mais gâche un peu la fête. « The outpost » reste un album plus que valable et intéressant, mais Blueneck devra prendre garde dans le futur à conserver son identité et son sel !