DERIVE PHANTOM : 243

Voici un projet fort peu conventionnel. Le duo autrichien (d’adoption) a tâté du crust punk, du rap indé et de la musique expérimentale et ambiante avant d’aboutir à Dérive Phantom. « 243 » est la troisième production de cette union. On y retrouve une poésie urbaine moderne, mi réaliste mi abstraite, portée par une voix blanche, fatiguée. Et des titres qui prennent un malin plaisir à ne prendre le parti ni de l’abstract hip hop, ni de la chanson pop post-moderne, ni de l’electronica, mais qui en empruntent tous les chemins, en emploient tous les stratagèmes, pour aboutir à sept ambiances très différentes, formant un tout mouvant et complexe. Parmi eux, certains s’affirment comme plus immédiats que d’autres, et servent de points d’amarrage pour revenir vers le reste. « Quiproquo » reste mon favori, mais « Origine » n’est pas loin derrière, et même l’instrumental « Silence » est une étape agréable dans ce voyage. Ce qui ne veut aucunement dire que les autres ne sont pas dignes d’intérêt ; juste moins « immédiats », pour peu que l’on puisse user de ce terme bien mal approprié pour l’oeuvre de Derive Phantom. En tout cas, il est temps, à l’heure où le duo prépare dans un secret relatif un nouvel ep, de découvrir les prémices de ce qui pourrait bien être un disque décisif de ce nouveau genre.

 

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Paroles de l’album

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