Lorsqu’il se décrit comme pratiquant du « funk industriel », Dead Fader ne semble pas avoir les tympans en face des trous, ou alors une conception toute personnelle du funk. Car si vous cherchez un ersatz de Daft Punk version underground, vous ne frappez même pas à la mauvaise porte, mais carrément sur le mur. La musique de Dead Fader est en fait beaucoup plus complexe que cette simple équation. De l’industriel, elle a la froideur mécanique, ce côté robotique, limite kraut, et quelques samples et effets metalliques. Du funk,… c’est plus vague. Le rythme est là, le côté obsédant de la mélodie aussi, mais je ne vois pas d’autre rapport. Rien de sensuel, rien de sexuel ici : « Jenny 153 » tient le plus souvent plus du tranchant froid de la lame de couteau que des motifs syncopés des cuivres funk. Mais (car il y a un mais) Dead Fader marie ça avec une bonne dose d’electro ambiant (on peut souvent penser à un Boards Of Canada ou un Bola) pour aboutir à quelque chose d’à la fois familier et assez novateur. Le meilleur des deux mondes ? Je ne sais pas. En tout cas, un compromis vraiment passionnant entre deux univers que l’on pourrait croire opposés, dont les titres à retenir le plus l’attention sont « Ligthning », « Raw food », « Chromazone », « Ice pits », mais qui compte vraiment de bonnes idées en général. « Jenny 153 » possède un pouvoir hypnotique certain, et montre qu’on a encore des choses à attendre de la scène electro…