Ah, celui-là, je suis sûr que vous ne l’aviez pas vu venir ! Alors je vous explique. Début des années 90, c’est la période boulimique de metal pour moi. Oh, bien sûr, vous pouvez avoir l’impression que ça n’a pas beaucoup changé, et vous n’auriez pas forcément tort… Mais bref. Je fais des échanges à gogo avec tout un tas de gens différents, avide d’étendre très vite une culture embryonnaire. Et parmi les échanges, se trouve le troisième album des danois de D-A-D, « No fuel left for the pilgrims ». Il se trouve que c’est un très chouette album de hard rock pêchu et entraînant. Quelques temps plus tard, le groupe enfonce le clou avec un « Riskin’ it all » juste magique. Un disque qui m’a marqué malgré sa relative simplicité, et que j’ai racheté des années après. Depuis, bien sûr, on s’est un peu beaucoup perdus de vue, et pour tout dire, je ne savais même pas que le groupe était encore debout. Et avec un line-up quasiment inchangé en plus. Et à l’écoute de ce douzième album, c’est évident ; les gars n’ont pas perdu le feu sacré. « A prayer for the loud » sera à coup sûr entendu tant il possède des qualités recherchées par tous les graisseux ; du groove, de l’énergie, de la conviction et une certaine intemporalité. Car D-A-D a beau développer un hard rock comme on en entend depuis longtemps du côté de l’Australie (comme ça, au hasard), il le fait sans aucune obsession de l’hommage trop appuyé, et avec en plus un souci mélodique très scandinave (et des choeurs Skid Rowiens). Alors fans de Skid Row, Aerosmith et AC/DC, n’hésitez pas ; plus revanchards et moins fatigués, D-A-D devraient vous apporter un sourire immédiat et durable !