Le monde tel que nous le connaissons n’est plus. Les hommes ont disparu, remplacés par des hybrides entre cafards et coprophages, aux formes toutefois humanoïdes, se repaissant du dépotoir et des cendres que nous leur avons laissé. Ils s’en nourriront jusqu’à faire disparaître toute trace de notre civilisation corruptrice, et finiront peut-être par dévorer la terre elle-même, terminant le travail d’autodestruction que nous leur avons laissé en modèle. Voici le postulat de départ des toujours guillerets dans leurs propos Cattle Decapitation, grands défenseurs de l’écologie, et peu optimistes quant à notre capacité à inverser la vapeur. Ont-ils tort ? L’avenir le dira, mais je ne le pense pas. Côté style, pas de changement majeur dans la musique des américains. Il faut dire que leur style est déjà assez original et riche d’influences pour ne pas vraiment avoir la nécessité de se renouveler. Si vous n’avez jamais traîné par ici, vous y trouverez du grind, du death, du black, mais aussi des vocaux plus typés heavy thrash par moment, des parties brutales, des parties techniques, de la mélodie, de l’orchestration, un côté épique… Autant vous dire que les 52 minutes de ce dixième opus réservent un bon tour de montagnes russes à leurs auditeurs. Une fois de plus, la voix de Travis Ryan est l’ingrédient qui lie toutes les parties différentes de ce disque : que ceux qui reprochent au metal extrême d’être juste une musique de hurleurs essaient de faire la moitié de ce qu’il fait ! Bien sûr, les autres musiciens ne sont pas en reste ; de la rythmique à la batterie, la basse, les claviers ou la guitare lead, ça charbonne dur et on peut s’émerveiller sur chaque titre ou presque de l’inventivité et la technique des gars. Faire suite à « Death atlas » n’était pas simple, mais Cattle Decapitation s’en est sorti haut la main. J’apprécie pour m a part le fait que les éléments grind soient un peu moins présents et que le black prenne un chouilla plus de place, comme sur l’exceptionnel premier titre « Terrasitic adaptation ». J’aime aussi le pas fait vers un style plus mélodique sur le dernier titre « Just another body ». Bref, le groupe est toujours aussi bon dans ce qu’il fait !
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