Il y a deux ans, je m’étais incliné (une fois de plus) devant l’indéniable savoir-faire des bataves en terme d’orchestrations grandioses et flippantes, mais j’avais aussi regretté (une fois de plus) le manque d’accroche mélodique de l’ensemble. Comme je suis très optimiste en matière de musique, c’est avec de grands espoirs que je lance l’écoute de ce cinquième album. Après une mise en bouche fantastique (« opening »), « Charlie » enchaîne et ouf, ne me laisse pas sur ma faim. Assez classique dans son riffing et son développement, il accentue en tout cas la cinégénie de Carach Angren : on a l’impression que chaque titre est scénarisé tant il est découpé de façon élaborée. Me voici rassuré en tout cas ; ce que je reprochais au précédent s’est volatilisé pour laisser place à un black orchestral pur débordant d’emphase. Il ne s’agit certainement pas du disque le plus violent du combo, et peut-être même pas le plus intéressant au niveau de l’histoire développée (en fait, « Dance and laugh amongst the rotten » est une suite de petites histoires horrifiques), mais il est quand même musicalement bien plus digeste. Trop, diront sans doute ses détracteurs. Et ils n’auront peut-être pas tout à fait tort, car c’est sûr, l’originalité n’est pas forcément au rendez-vous. Mais ça n’empêche qu’il est très bon !
Carach Angren : Charles Francis Coghlan