Côté death metal, à de rares exceptions près, j’ai toujours été plus partisan des scandinaves (et des suédois pour être plus précis) que du reste du monde. Alors c’est vrai que je suis loin d’être connaisseur de la carrière en dent de scie des anglais de Cancer. Un petit topo pour vous dire à quel point ces gusses sont des galériens. Cancer s’est formé en 1988, et a en tout sorti 5 albums. C’est pas énorme, on est d’accord. Mais il faut savoir que le groupe s’est séparé deux fois. Il s’agit donc de la deuxième reformation du combo. c’est pas forcément de bonne augure, on est d’accord. Mais là, ce sont les membres originels qui se sont rabibochés pour pondre ce « Shadow gripped ». Et là, ça sent meilleur. Et ça sonne mieux aussi. Ce sixième opus sorti récemment chez Peaceville fait la part belle à un death thrash aux abords arides et crus, nimbé d’une aura old school et paré d’un chant grave et assez typiquement anglais. Toutefois, il est à signaler que si les dix titres ici présents présentent un air de famille certain, Cancer les a dotés de nuances et de particularités qui empêchent « Shadow gripped » de tomber dans l’effet autoroute. Oh, bien sûr, ça ne sautera pas aux oreilles des auditeurs de passage. Mais les vrais deathsters, eux, capteront sans mal les subtilités. La fin géniale de « Down the steps ». Le marteau-pilon de « Organ snatcher ». Le soli excellent de « The infocidal ». Les parties orchestrales de « Half man half beast ». Les décélérations doom de « Crimes so vile ». Pas de quoi changer le monde, mais assez de variété pour qu’on s’y laisse prendre un moment, pour peu qu’on soit dans de bonnes dispositions. Ce soir, c’était mon cas. Pas mal !
by Dyvvlad