Le mec a beau avoir l’air d’un croisement entre le cousin machin et une sorcière tchèque, et donner l’impression de n’en avoir rien à foutre de rien, J Mascis est d’une régularité chirurgicale dans ses sorties, et d’un sérieux clérical dans sa volonté de composer des chansons indie rock parfaites. Et le bonhomme de s’améliorer de disque en disque. « Elastic days » est le, pfff, allez on ne compte plus, ça n’a pas grande importance. A chaque album, en reprenant presque la même formule (gagnante depuis tant d’années, pourquoi changer ?), il continue d’avancer à son rythme, stakhanoviste d’un genre dont il est l’unique et fier représentant. Parce que, oui, on peut trouver des albums qui vont ressembler à du Jay Mascis ou du Dinosaur Jr (la différence entre les deux formes étant plus que subtile), mais jamais ils ne se hisseront à leur niveau. La musique de l’hurluberlu est à la fois folk, pop, grungy, rock, personnelle, belle et classique. Jay émaille encore ses titres, à dominante acoustique, de soli comme ils les maîtrise depuis une bonne trentaine d’années. Alors je pourrais vous évoquer la présence d’un piano sur tel titre, vous parler du côté plus poppy encore de tel autre, vous vanter les mérites de « Cut stranger » ou de quelques autres, mais je ne le ferai pas. Je vous encourage par contre à vous délecter de l’ensemble de ce disque pour lequel J Mascis a encore donné le meilleur de lui-même. Et puis quoi, c’est pareil que dans le passé ? On s’en fiche !
J Mascis : Elastic days