Occuppant une place à part dans le milieu hip-hop indé américain, autant par sa propension à proposer des pièces instrumentales assez tordues, porteuses de guerres intestines entre plusieurs genres musicaux affectionnés par l’artiste (jazz, abstract hip-hop, electro, rock indé), que par un phrasé pouvant s’avérer cool, chanté ou d’une rapidité et d’une précision robotique. Assez prolifique, le garçon n’a pourtant qu’un succès tout relatif ; il est surtout connu chez nous pour sa participation à une tournée avec TTC et à sa présence sur la bande-son du jeu vidéo Tony Hawk’s Underground avec l’énorme « Imaginary places » au flow impressionnant et au sample d’un menuet de Bach accéléré. Pourtant, actif depuis la fin des 90’s, notre ami Regan a eu le temps d’expérimenter bien des choses, de retourner rimes et beats dans tous les sens. Ce nouvel album fait une fois de plus la part belle aux expériences sonores, sans pourtant exclure à l’occasion un peu plus d’efficacité ; le single « Ego death » avec Aesop Rock et Danny Brown en est un bel exemple, mais quelques autres ici se font moins aventureux. Bon, bien sûr, Busdriver ne pourra toujours pas concurrencer 50 Cent, mais sa mixture gagne un (petit) peu en lisibilité. Ceci dit, « Perfect hair » demeure un album à réserver uniquement aux amateurs de hip hop indé, mutant, original. Bon, mais quand même (volontairement) bien brinquebalant et savant.
Busdriver : Colonize the moon
Busdriver : Ego death