Il va falloir t’y faire, toi derrière l’écran : la télé peut mener à tout, pour peu qu’on sache bien négocier ses virages. La preuve aujourd’hui avec la polonaise Brodka, issue de l’équivalent de la nouvelle star, et dont le nouvel album « Clashes » est loin, très loin de l’image inoffensive et tiède qu’on s’en fait. Pas que la jeune femme crache sa haine du système à tout bout de phrase, non. Mais elle a apparemment su se forger une personnalité forte, un univers qui te happe et t’entraîne jusqu’à ce que tu t’abandonnes aux chansons indie pop fantasmagoriques qui le composent. Mais qu’ont-elles donc de si particulier, m’interrogeras-tu. Et bien, elles s’aventurent sur des terres interdites et dangereuses, de la berceuse sombre, surréaliste et teintée de pop sixties « Mirror mirror » (qui aurait pu émaner d’une Emilie Simon) à son double évanescent « Dreamstreamextreme », sorte de chanson de sirène version gothique. En gros, Monika Brodka doit autant à la déjà citée Emilie Simon qu’à Karen Elson, Lana Del Rey et Agnès Obel, avec une pointe de cinéma expressionniste allemand en plus. Vous l’aurez compris, « Clashes » n’est pas le genre de disque à caracoler dans les charts ni à se voir porté aux nues par le grand public. Et on en vient à ce qui fâche ; ces chansons vénéneuses sont certes très intéressantes, mais l’ensemble s’avère un peu trop compact, trop étouffant pour que l’on ne s’en lasse pas après quelques écoutes. Est-ce un défaut récurrent chez la demoiselle ? Je ne sais pas, puisque c’est mon premier contact avec sa musique. En revanche, je peux te dire que c’est un défaut dommageable pour elle si elle poursuit dans cette voie !
Brodka : Horses







