
Je ne m’étais pas penché sur le premier ep de ce one-man band francilien. Mais déjà, je trouve que le titre de ce véritable premier album contraste avec le nom choisi par son auteur, et rayon black atmo, ça me titille. Lorsque « Cachot », le premier de quatre plutôt longs titre de ce disque arrive sans vraiment s’annoncer, on est plongés dans un style volontairement raw mais tout de même bien pensé. La preuve ? Une utilisation optimale de l’espace sonore, par la superposition de riffs lancinants, de percussions sourdes mais présentes, de nappes d’ambiances, et de vocaux criards et déchirés, le tout sur une mer déchaînée, une vague de l’un noyant celle de l’autre. Par la suite, Blurr Thromwer nous prouve qu’il est aussi doué, si ce n’est plus, sur des titres aux constantes plus atmo que black. Et pour tout dire, avec une pochette de cet acabit, c’est plus ce genre de choses que je cherchais ici, ou du moins que je m’attendais à trouver ; quelque chose de désespéré, d’un peu hors normes, de très personnel. Plus on avance dans le disque, plus les titres alternent entre rage et désespoir, voir même contemplation, ce qui laisse à penser que « Les voûtes », plus qu’un album, est un voyage initiatique. Vers quoi ? Je vous laisse le découvrir seul, car une telle œuvre ne peut être appréciée et comprise qu’à l’aune de ses propres attentes. En tout cas, c’est un bel effort, et même si j’aurai aimé que le projet s’aventure encore un peu plus loin dans son exploration des limites du genre, j’ai apprécié ce moment.