
Blind Equation fait partie de ces enfants du metal qui ont désiré aller ailleurs, explorer des territoires plus extrêmes encore, en mariant le metal extrême à d’autres styles : ici le breakcore. Un genre qu’ils ont baptisé cybergrind. Bon, en pratique, je trouve que ça ressemble plus à une forme d’electro black / deathcore, mais soit. « A funeral in purgatory » est donc le troisième album longue durée du projet, malgré une longue existence (les balbutiements ont eu lieu il y a quinze ans, quand même). On y trouvera onze titres bourrés de rythmes épileptiques, de violence primaire et de déluge de notes et de plans. On y trouvera même des samples vite dévoyés d’Anathema sur « Flashback », dans le plus pur esprit breakcore. Mais là derrière, il y a un homme, James Mc Henry, qui est peut-être plus torturé encore qu’il n’y paraît ; entre deux ambiances de fous furieux, il y a des moments où on sent poindre une mélancolie voir même une détresse certaines si on se penche un peu sur les paroles. Blind Equation semble être l’expression du dégoût, de lui-même comme du reste du monde. Une misanthropie et une lutte intérieure permanente qui s’illustrent parfaitement par le côté déshumanisation de ce metal industriel parcouru de la souffrance et l’automutilation du black metal. Au niveau des titres, on notera aussi une relative unité des durées (plutôt courtes), excepté pour la finale « Incomplete » qui affiche le double. Ce titre revêt-il une importance plus grande aux yeux du combo ? En tout cas, celui-ci s’y montre moins expéditif, prend plus le temps de développer une ambiance, et on s’y retrouve plutôt. On retrouve donc ici toutes les composantes de Blind Equation et un petit plus, qui justifie qu’on s’intéresse à ce projet et qu’on s’y attache.






