
Parmi la horde de formations metalcore américaines, ont trouve plusieurs écoles. Il y a les brutes, pensant que le salut passe par la surenchère. Il y a les mélodistes, pensant que tout est une histoire d’équilibre. Les scientifiques, qui pensent que plus c’est complexe, plus c’est intéressant… Bon, je vous la fait courte, August Burns Red se situe dans la deuxième catégorie, y œuvrant depuis 17 ans. Le groupe s’est bâti une réputation solide, et une fanbase en rapport, malgré quelques changements de line-up, notamment niveau vocalistes. Ce neuvième album continue à aller dans le sens d’un partage des tâches entre gros décibels et émotion palpable. A vrai dire, ceux qui ont aimé les précédents ne seront pas désarçonnés, puisque les changements ne sont pas légion. Ce qui, si on est un peu de mauvaise foi, permettra aux fans d’apprécier la constance du groupe. Les nouveaux arrivants, eux, ne manqueront pas de louer la maîtrise du groupe, sa sensibilité et sa propension à composer des titres à la fois brutaux et mélodiques. Et si vous faites partie des autres ? Et bien, ça dépendra de la façon dont vous êtes luné je pense ; si vous êtes dans un bon jour, vous pourriez apprécier de vous mettre sous la dent un disque « de genre » qui l’assume, ne vous prend jamais la tête et prend un malin plaisir à enchaîner les titres classiques et efficaces. Si on creuse un peu, on se rend compte que la mélodie est encore plus prégnante et mieux intégrée qu’avant, sans jamais renier le fait qu’il s’agit bien d’un disque metalcore (suffit d’écouter la voix, qui cède assez peu la place au chant clair). Pas de quoi crier au génie, d’accord, mais c’est déjà un petit changement appréciable. Quoi qu’il en soit, « Guardians » remplit parfaitement son cahier des charges et ne fait pas tâche dans le parcours du groupe, bien au contraire !