Les polonais d’Arkona sont des gens discrets et qui aiment prendre leur temps pour aboutir à des œuvres qu’ils jugent dignes d’être produites, et on les en remercie. En effet, depuis quelques années, chaque nouvel opus est vraiment de grande qualité. Intense, présentant une orchestration dense et soignée, des ambiances fortes et des riffs qui mêlent brutalité, regret et angoisse, leur black metal est parmi les plus fins qui soient, même si leur nom n’est pas sur toutes les lèvres. « Stella pandora » ne me fera pas mentir. « Pandora », après son intro inquiétante, lâche le riff furieux et la déferlante haineuse, introduisant ces six longs titres de la meilleure manière. En arrière-plan, l’ambiance est réhaussée par des chœurs et claviers discrets mais essentiels, tandis que le batteur se fait les bras. On aimerait entendre un peu mieux la ligne de basse, mais les presque neuf minutes du titre passent en un éclair. Après quelques secondes d’accalmie, « Altaria » suit un chemin similaire, mais avec un feeling un peu plus rock et un break malin. « Necropolis » se pare d’une mélodie plus mélancolique et froide et d’un rythme plus mid-tempo. « Elysium » est un peu dans le même mood, avec toujours un rendu impeccable, bien calé entre intensité et émotion. « Prometeus » est une démonstration de haine redoutable et mélodique ; le titre le plus court (près de 7 minutes quand même) et le plus intense. Enfin, « Aurora » est la pièce la plus nuancée de l’album. Oh, n’allez pas vous imaginer que Arkona y verse dans le post black, mais sa mélodie est plus atypique, au moins dans un premier temps. Mais si le titre a tôt fait de basculer vers quelque chose de plus classique, il comporte tout de même un passage plus ambiant / synth original qui annonce un déferlement de violence puis revient nous hanter à la toute fin. Arkona a beau se contenter d’un style plutôt convenu dans le fond comme dans la forme, il sait y amener assez de détails pour le rendre diablement intéressant, et sait surtout doser ses efforts pour ne jamais lasser son auditoire malgré des titres longs. Belle performance, encore.
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