
Formé en 2008 (sous un autre nom), le combo américain Alustrium sort ici son troisième album seulement. Des gens qui aiment prendre leur temps donc, ce qui peut être assez pénalisant dans le genre qui leur est cher, à savoir le death metal. Sauf que Alustrium ne donne pas dans le death rétro qui va bien (chez moi en tout cas), mais dans le death mélodique, technique et brutal. Une alchimie pas facile à réaliser qui demande un capillotractage un peu plus conséquent si on veut que ça donne un résultat correct. Et là vous allez me dire ; « ben oui, mais si on passe comme Alustrium 5 ans à préparer un truc et que ça foire, autant ne pas se casser le tronc ! ». Et là je dis ouf, et le groupe peut aussi, parce que non, « A monument to silence » ne foire pas, bien au contraire. Quelque part entre un Necrophagist, un Rivers Of Nihil et pourquoi pas un Dark Tranquillity à certaines époques, ce disque allie subtilité, virtuosité et virulence d’une jolie façon, très enclin à aménager des ambiances mais peu scrupuleux à décrocher des mâchoires à coups de riffs meurtriers aussi. J’apprécie particulièrement la présence de la batterie, impériale, mais les interventions guitaristiques restent ce qui constitue le principal pôle d’intérêt et d’attention. Le chant est partagé entre death et black, ce qui n’est évidemment pas très rare, mais s’avère un moyen efficace pour donner encore de l’épaisseur à des titres qui n’en manquent pas. Forcément, avec autant de matière, les titres sont assez longs, mais ils sont assez texturés et compartimentés pour ne pas lasser. Les exigences techniques sont fortes, et à la limite c’est ce qui peut le plus bloquer les auditeurs, puisque sur certains passages elles ont tendance à prendre le pas sur le côté mélodique. Mais pour qui est un adepte du death progressif, « A monument to silence » sera un régal du début à la fin !