
Dixième album pour l’irlandais Adrian Crowley, et un titre qui titille forcément ma curiosité. Bah oui, on peut dire beaucoup de choses de la musique du monsieur, mais pas vraiment que la joie soit ce qui la caractérise le plus. D’ailleurs la première phrase de la chanson-titre est « It ‘s funny I never knew the true measure of joy ». Bon, sur un air typé bossa, ok, mais quand même, on est pas chez Patrick Sébastien non plus. Et je dirais ouf, quand même, parce que c’est pas non plus ce que je viens chercher ici. Au cours des années, autant par son timbre grave et posé que sa propension à proposer des titres entre pop et folk sombres aux textes faisant la part belle à l’introspection et au storytelling, Adrian s’est posé comme un digne successeur à Leonard Cohen. Il y a toujours quelque chose d’intimiste dans sa musique, comme l’illustre parfaitement la pochette, mais ça n’exclut pas forcément de faire appel à des arrangements soyeux et luxuriants. Alors oui, il a un travers Adrian, c’est celui de faire durer trop longtemps certains titres, quitte à ce qu’ils deviennent un peu, mmh, comment le dire, bah oui, chiants. Ainsi, ce « Swimming in the quarry » ou « Transmission lost » sont pour moi un point noir du disque, et quelques autres ont une sale tendance à suivre un chemin similaire. Heureusement, c’est souvent contrebalancé avec de très bonnes idées. On peut remarquer sur ce disque une tendance à hausser légèrement le tempo, ce qui lui va assez bien. Mais on y décèlera aussi un côté plus répétitif, et ça c’est moins cool. « Measure of joy » alterne donc entre des titres franchement bien foutus, et d’autres qui ou tranchent trop avec le reste (comme la finale « Cherry blossom soft confetti ») ou au contraire se fondent complètement dans le décor. Ouch.