Il y a quelques jours, je vous présentais le nouveau disque d’Adrian Crowley. Eh bien, s’ils ne se connaissent probablement pas, Gill Landry et lui pourraient tout de même être collègues de boulot tant il semblent partager une certaine sensibilité. Attention, je n’ai pas dit « copie conforme » pour autant. Gil Landry, c’est le cowboy de l’étape, biberonné à Johnny Cash et à la country du côté sombre. C’est « Denver girls », superbe premier titre, qui nous rencarde. Ce troisième album (en dix ans d’existence médiatique, le gars se la joue cool) ne respire pas la joie de vivre. « Bird in a cage » ne donne pas l’impression de vouloir s’échapper. « Berlin », road-trip à deux voix, poursuit le travail de sape avec plus de rythme, et on est heureux d’être à bord. « Broken hearts and things we’ll never know » est assez explicite pour que je m’abstienne d’un quelconque commentaire. Il faut vous dire aussi que « Love rides a dark horse » est un album de rupture (subie), et que son auteur est familier d’Old Crow Medecine Show, formation bien connue pour sa country / americana outre-atlantique, pour laquelle il joue du banjo à l’occasion. La couleur noir charbon de l’ensemble est contrebalancée par l’ambiance laid-back ; on est finalement largement plus dans la country neurasthénique à la Ben Weaver que dans la gothicana de l’autre mister Crowley, mais on est en tout cas ravis de cette rencontre fortuite. Comme quoi, le malheur des uns…
Gill Landry : Denver girls
Gill Landry : Berlin