Ah mais oui, je me souviens d’Aara et son black metal atmosphérique, une sortie 2021 des très bons Debemur Morti ! Je me souviens aussi que le disque n’est pas forcément revenu régulièrement dans ma playlist. La cause ? Un chant criard assez classique certes, mais qui irritait quelque peu mon oreille plus habituée à des vocaux plus hurlés et graves. Cependant, la qualité était là, et c’est bien pour ça que je donne une autre chance au combo pour cette sortie tout de même dangereusement rapprochée. Premier constat : les suisses n’ont pas vraiment changé leur fusil d’épaule. Pas vraiment une surprise, puisque les trois parties de la trilogie ont été composées et enregistrées en même temps ; Aara a juste choisi de scinder son œuvre pour lui garantir un impact plus grand. Assez bon choix de sa part, et qui traduit une maturité certaine pour son jeune âge. Musicalement, on a donc droit à un (post) black metal atmosphérique aux riffs rapides et incisifs, aux rythmiques marteau-pilon, aux ambiances bien enveloppantes. Encore une fois, le disque sent bon l’underground avec une production volontiers étouffée (surtout sur les parties vocales). La grande force des suisses, c’est vraiment la guitare lead ; elle squatte le premier plan, avec technique, feeling et personnalité. Ici et là, quelques trouvailles viennent émailler le disque et lui apporter encore un peu plus de saveur ; un sample vocal sur « Sonne der nacht », des choeurs grandiloquents, des instruments traditionnels… Une sorte de montée en gamme qui laisse espérer un final en apothéose pour la dernière partie de la trilogie. « Hemera », encore une fois, ne conviendra pas à tout le monde. Son côté atmosphérique ne prend jamais le pas sur la virulence de l’ensemble, et s’il ne s’en réclame pas, il sonne finalement plus « true » que d’autres acteurs du genre. Alors si je ne parviens toujours pas à me dire que non, il ne serait pas mieux avec une prod’ en béton et d’autres vocaux, j’apprécie le travail du groupe et suis persuadé que son acharnement finira par payer dans le milieu.
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