
Je suis assez fan de Katatonia. Ça sonne un peu naïf de le le dire comme ça, et ça sonne bizarre à mes oreilles, mais en prenant un peu de recul, je dois dire que la forme de mélancolie profonde et torturée du groupe me correspond assez bien. Ce qui ne m’a jamais empêché de trouver certains titres justement un peu trop torturés et labyrinthiques. Ce qui, ne nous en cachons pas, constitue l’essentiel de ce quatorzième album du groupe. Un groupe qui revient de loin, puisqu’il vient de perdre coup sur coup ses deux guitaristes dont l’un de ses membres fondateurs Anders Nyström. Alors bien sûr, ça pourrait être pire, il aurait pu perdre la voix unique et reconnaissable entre mille de Jonas Renske. Mais quand même, on aurait pu craindre une perte d’une partie du son du groupe. Rassurez-vous, il n’en est rien. Bien entendu, ici et là, on se permet quelques écarts, juste histoire de faire savoir qu’on est en mouvement constant, qu’on ne s’encroûte pas. Mais en vrai, ce n’est pas toujours très probant (« Wind of no change » et ses choeurs), et le « vieux » fan que je suis cherche toujours à se raccrocher à quelque chose de familier et donc rassurant. Et heureusement, il le trouve. Au moins en partie. Dans une « The liquid eye », une « Lilac », une « Warden »… Mais il y a ici quelqu chose d’autre à l’oeuvre. L’émotion n’est pas franche, elle est toujours nuancée, contenue. On lui a accolé une écriture plus progressive, plus savante qui fait que l’accroche est moins immédiate. Mais plus durable ? Pas sûr. En fait j’ai l’impression de retrouver un peu Yearning, mais avec un peu moins de magie. Attention, je ne le jette pas aux orties ce disque, il est tout à fait valable et logique dans la carrière des suédois, mais il faudra un peu pour que je m’y fasse (les pérégrinations electro de « Efter solen » !) et que je l’apprécie comme l’oeuvre audacieuse qu’il est. En attendant, je me rabattrai sur les plus faciles et immédiates « The light which I bleed » et « In the event of ».






