
Ils sont raides, ceux-ci. Les irlandais de Naked Lungs avaient déjà prévenu tout le monde en 2022 lors de la sortie de leur premier ep : «It’s loud and it’s in your face ». Ok, les gars. Je les découvre pour ma part avec « Gack » qui ouvre la boîte de Pandore ; un titre extrêmement tendu, à la basse nerveuse, aux vocaux typés post punk bien déclamatoires et aux guitares noisy. Il faut attendre la moitié du titre pour qu’y pointe un gimmick mélodique et inquiétant qui le fait entrer dans une autre dimension…avant de disparaître et laisser le groupe plonger dans le chaos et nous laisser exsangues. Mais le mal est fait ; on a eu un bel aperçu des capacités des gars. « Second song » (bravo, quelle imagination) nous épargne une telle attente ; effectivement, c’est aussi violent que jouissif. Le refrain simple mais marquant de « River (down) » nous plonge dans un abîme de dégoût de soi et des autres. « Relentless » est un peu moins flamboyant, même si tout aussi bruyant. « Shell » s’avance avec un martellement rythmique qui annonce une explosion à venir, même si le groupe tempère celle-ci avec des passages gorgés d’amertume et de mélancolie. Ce qui ne sera pas le cas de la frontale « Outcome ». « Pressure » est paradoxalement moins explosive, même si elle envoie tout de même du steak. Mais elle est vite oubliée quand survient le refrain meurtrier de « Database ». « The garden » surprend par sa forme, bien plus pop que l’ensemble des autres… et ça va plutôt très bien à Naked Lungs, qui nous montre ici un potentiel insoupçonné et plus qu’excitant. Enfin, « Boo boo » débute sous des cieux presque blues avant de s’emballer et finir en apothéose indie noise rock mélodique. « Doomscroll » est donc bien un coup de poing dans l’estomac, mais il est aussi bien plus que ça, et on a hâte de voir ce que Naked Lungs nous réserve pour l’avenir !






