
Ah, ça faisait trop longtemps que je ne m’étais pas pointé avec un groupe sorti de nulle part ! Veuillez donc accueillir Zachwyt, groupe polonais développant un mélange malin entre shoegaze, noise rock et post rock. Zachwyt a l’air d’être une affaire de famille ; à la vue des noms, il semblerait que le collectif soit composé de deux fois deux frères. Le premier ep du groupe a plutôt eu de bons retours. Pour ce premier album, Zachwyt avait donc tout à prouver. Le premier titre avance doucement ses pions : un petit motif electro, une voix distante, un brouillard noisy masquant un peu la batterie, des guitares délicates et mélancoliques ; un début encourageant. « Strych » enchaîne et on ne peut qu’être enthousiaste : le petit gimmick mélodique, la voix timide, un peu effacée, un écrin dont on ne pensait pas qu’il était propice au développement d’un titre shoegaze efficace, et c’est pourtant le cas. Mais « Smazenie », le troisième titre, fait encore mieux. « Przeswit » se fait plus neurasthénique, peut-être un peu trop ; on commence à se fatiguer un peu de la forme du chant. Malheureusement, et si « Ratatouille » (non, je ne sais pas pourquoi) nous la joue train qui s’emballe, commençant doucement et accélérant au fur et à mesure, ce n’est pas suffisant pour me faire vibrer ; dommage, puisqu’il s’agissait du plus long titre de l’album. Heureusement, par la suite, Zachwyt se rattrape un peu… puis se perd à nouveau dans ses automatismes. Difficile est la voie du premier opus, et celui-ci s’avère aussi touffu et embrouillé que sa pochette, avec de très très bons moments et d’autres où le groupe semble tourner en rond et recycler ses propres idées. Dans l’ensemble, ça reste un bon album, mais on est persuadé que Zachwyt est capable de bien mieux dans le futur, et c’est bien ce qu’on exigera de lui !