En voilà qui ne font rien comme tout le monde. Deadletter est un combo anglais qui sort aujourd’hui son premier album après s’être fait remarquer un peu partout en live. Jusque-là, rien d’anormal me direz-vous. Mais avant cette sortie, le leader du groupe a sorti son album solo (qui n’a rien à voir avec celui-ci musicalement parlant). Puis le groupe, qui s’est dit que la présence d’un saxo dans un disque entre post punk, jazz et indie rock avait du exciter les auditeurs, s’est séparé de sa saxophoniste. Ce groupe cherche-t-il à nous tourmenter ? « Credit to treason », d’ailleurs, dégaine tout de suite un saxo, une basse nerveuse et un groove un peu jazzy ; un mélange qui peut partager. « More heat » est bien plus immédiat, et à mon sens lance vraiment la machine. « Hysterical strength » c’est ça ; un hybride, alliant la rudesse du post punk (le rythme sec, la voix grave, le ton péremptoire) à une part de folie, ou au contraire de passages soyeux que l’on peut retrouver dans le jazz. Il est impossible de nier que ce disque est original, et qu’il creuse un sillon qui jusqu’ici n’avait été qu’effleuré ; Deadletter mérite donc toute l’attention qu’on lui porte. Et encore, je n’ai pas vu ce que ça donnait en live, mais je suppose que ça vaut le coup d’oeil. Mais il me faut bien le dire, ce n’est pas le style le plus facile à apprécier, et je comprendrais qu’il ne parvienne pas à toucher l’ensemble des aficionados du post punk. Moi-même, je l’apprécie sans l’adorer. En fait, Deadletter fait s’entrechoquer plein de choses qu’on a apprécié dans le passé du côte du Royaume Uni (afro punk, jazz, ska, indie rock, post punk), comme une sorte de bilan. Il y en a qui adoreront, d’autres qui détesteront. Moi je passe entre les deux, peut-être pas encore prêt à un tel mélange, ou trop « puriste » pour le comprendre. Mais je vous l’assure cependant, ce groupe est doué pour ce qu’il fait. Après, les goûts et les couleurs…
