Quand on est trois jeunes frères anglais qui montent leur premier groupe, en pratiquant u style à cheval entre rock alternatif et punk rock, je pense qu’on est bien loin de s’imaginer que, quelques années plus tard, une pointure de la trempe de Johnny Marr puisse rejoindre les rangs de celui-ci. Aujourd’hui, alors que celui-ci a vogué vers d’autres horizons et que la carrière du groupe a pris de l’élan, qu’est-on en droit d’attendre de The Cribs ? Eh, bien, la même chose pardi, la force de l’expérience en plus ! « Give good time », qui ouvre les hostilités, en est un exemple flagrant ; après le bon gros larsen de rigueur, c’est à un titre quasi parfait de powerpop / indie punk que nous avons affaire, tout en riffs catchy et voix éraillée bien en avant. En 36 minutes, on pourrait croire que ce septième album est de ces disques brûlants et sans fioritures dans le plus pur style punk. En fait il n’en est rien. Les mélodies pop, qu’elles soient punky ou grungy (une tendance appuyée ici) sont amenée avec bruit mais sans fureur. Voix et basse font front, la guitare et la batterie tissant leur toile plus discrètement. Steve Albini, producteur d’une partie des titres, a choisi de conserver un équilibre déjà éprouvé. Si certains argueront que la dualité du combo est leur force, on pourrait aussi bien concevoir qu’il s’agira d’un frein pour d’autres ; trop pop pour du punk, trop punk pour de la pop. Moi je les aime comme ça, les Cribs ; avec leur faux côté brut et débraillé qui cache mal leur sensibilité pop, et leurs vraies bonnes chansons jetées là négligemment en vrac. Et vous ?
The Cribs : Rainbow ridge