D’abord, les présentations. Diabolic est un rappeur new-yorkais dans la mouvance du hip-hop indie et sombre à la Jedi Mind Tricks, Slaine, Necro & consorts. Le bonhomme s’est fait connaître grâce à un featuring sur un album d’Immortal Technique : dans le genre carte d’embarquement de luxe pour la hype, on peut difficilement faire mieux. Sauf que le bonhomme a enchaîné ça avec un vrai bon premier album (“Liar and a thief”), et a du coup rejoint toute une constellation de rappeurs auxquels je suis attaché. “the disconnect” est le quatrième album du bonhomme et le premier à atterir ici : simple question de concordance des plannings. Parce que, encore une fois, “The Disconnect” se montre digne de l’engouement qu’a suscité alors son géniteur, et ce alors que le rappeur a volontairement coupé les ponts avec ses habitudes, repartant d’où il est venu, se concentrant sur lui-même sans prendre en compte aucun élément extérieur. Et l’accouchement a été long et compliqué ; Diabolic évoquait déjà l’achèvement (l’avancée, du moins) de ce disque il y a plus de deux ans. Alors est-ce que cette longue attente est vraiment justifiée ? Heureusement, oui. « The disconnect » enchaîne les titres sombres et efficaces. Certes, Diabolic joue à la fois en terrain connu et pas vraiment miné. Et en plus, il convoque quelques featurings qui amènent quelques traits plus fruités dans le cocktail sans jamais tirerla couverture à eux ou lui faire de l’ombre. Alors de là à dire que Diabolic a joué la sécurité, rappant en charentaises dans son canapé, il y a un pas que l’on pourrait allègrement franchir. Et on aurait pas forcément tort. Mais Diabolic maîtrise son art, connait et anticipe la moindre chausse-trappe ; difficile d’en vouloir à quelqu’un que tu ne peux pas prendre à défaut !
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