Mammal Hands est un trio anglais formé en 2012 à Norwich par le saxophoniste Jordan Smart, le pianiste Nick Smart et le percussionniste Jesse Barrett. Mammal Hands fait partie de cette nouvelle génération de groupes jazz, élevés dans une certaine tradition, un respect pour le genre qui a été peu à peu perverti par les genres qui gravitent forcément autour des musiciens d’aujourd’hui, de l’electro à la pop en passant par l’indie rock et la musique de film. « Shadow work » en porte la marque indélébile. Un peu à la manière d’un Portico Quartet, d’un Bonobo ou d’un Hidden Orchestra parfois, il en porte les stigmates et en utilise les codes, à l’occasion, en les réinterprétant à sa façon. De là à parler de « renouveau jazz », bon, il y a un pas que je me garderai de franchir comme le font nombre de médias, puisque oui, c’est très beau, bien exécuté, élégant et classe, mais ça reste un style déjà développé par d’autres depuis quelques temps. Ce qui ne signifie aucunement qu’il faut balayer ce disque d’un revers de la main. Magnifique de bout en bout, « Shadow work » fait de plus preuve d’une cohérence qui le rend aussi léger qu’une volute de brume, et ce malgré quelques moments plus frénétiques, où le jazz prend vraiment le dessus et se marie à des influences tribales. Inutile donc de résister, succombez sans lutter à ce nouveau rejeton du post jazz que même les jazzeux peuvent apprécier sans mal !
Mammal Hands : Boreal forest