Un arbre décharné, un personnage dont on ne sait s’il en monte ou en descend… Drôle d’accueil. C’est par la rampante « The maze » que débute le voyage. Manchester Orchestra prend son temps pour installer son rock indé hybride, en équilibre entre riffs musclés, traversées mélancoliques limite émo et ambiances shoegaze. Je n’avais jamais eu l’occasion de croiser le chemin de ce groupe mais je ne regrette vraiment pas cette rencontre. Vous l’aurez compris, ce groupe n’a de mancunien que le nom, et ce cinquième album se fait l’écho de leur style particulier, rollercoaster émotionnel moderne entre exigence d’artisan de l’ombre et accessibilité mélodique grand public. Certaines chansons ont beau la jouer attraction-répulsion, l’ensemble reste assez stupéfiant. La voix évocatrice d’Andy Hull épouse parfaitement ses thèmes musicaux doux-amers, et des titres comme un « The moth » se chargent de signaler à l’auditeur qu’on est pas chez monsieur tout le monde, et certainement pas au sein d’une fabrique à tubes au kilomètre. On sent que le groupe canalyse son caractère et ses élans rock, et c’est tant mieux ; tout en nuances, « A black mile to the surface » est de ce fait une œuvre mature et majestueuse, montrant tour à tour une puissance et une sensibilité qui lui assure une adhésion quasi-immédiate. Belle performance messieurs !
Manchester Orchestra : The gold
Manchester Orchestra : The alien







