La plupart du temps, quand on me parle d’artistes coréens, j’ai tendance à fuir. La K-pop, c’est pas vraiment mon univers, les Idol non plus. Mais voilà,
Gyungwon Shin alias Asian Glow est plus branché rock et shoegaze. Quoi, là aussi ? Eh oui, c’est une invasion, que voulez-vous. Ce cinquième album du monsieur peut, bien entendu, par moments, aussi sonner « local » dans ses mélodies. Mais celles-ci s’épanchent au sein d’un style hybride entre shoegaze, indie pop, emo, le tout avec de légères tendances électroniques ou noisy. Si « MOnumental » sonne un peu trop shoegaze pop pour moi, « Feel all the time » et sa mélodie inversée » fonctionne bien mieux ; difficile de ne pas tomber sous le charme. « The worst way to start an end » déploie des éléments plus emo, pas forcément à mon goût. En prenant la même base, « Out of time » me plaît plus. Parvenu à la chanson-titre, je comprends pourquoi celle-ci a donné son titre à l’album. Elle empile des influences et gimmicks divers ; partie acoustique, sifflement, mélodie asiatique, chant shoegaze, rythmique forte : une alchimie subtile et bluffante. Dans la logique « une fois sur deux », « Camel8strike » me laisse un peu plus froid, alors que la plus rock « Untitled*3 » parvient à faire mouche. « Jitnunkebi (winter’s song) » et son ambiance rêveuse me rappellent un Death’s dynamic shroud. Enfin, « Dorothee Thines » se fait plus rythmée et accueille un gimmick très typé en milieu de parcours. Asian Glow est vraiment un projet entre deux mondes, géographiques et musicaux. Si on repère des codes que l’on connaît, ça ne garantit pas qu’on appréciera le tout. Pour ma part, vous l’aurez compris, j’ai apprécié une partie du voyage, mais pas l’intégralité. Je ne regrette pourtant pas d’avoir embarqué, puisque ça reste original, et qu’on trouve une poignée de titres vraiment très bons.
