YASMINE HAMDAN : I remember, I forget


Si Yasmine Hani Hamdan est née à Beyrouth, elle vit actuellement à Paris, et c’est là qu’elle a composé et enregistré cet album, son troisième effort solo. Et que propose-t-elle ? Une rencontre entre ses racines et la musique électronique. « Quoi ? C’est du déjà vu! » me direz-vous. Oui, mais elle a le droit de le faire ; après tout, elle a été avec le groupe Soapkills parmi les pionniers de la musique électronique au Liban dans les années 90. Et depuis, outre des expériences cinématographiques, elle s’est par exemple acoquinée avec Mirwais et Nouvelle Vague. Alors les mariages mixtes, elle maîtrise. Et ça, on le ressent bien au cours de ce disque pensé comme un pont entre souvenirs et projections, et aussi entre deux mondes. Arrivé après une longue période de silence discographique (« Al Jamilat » était sorti en 2017), « I remember, I forget » est né, principalement de deux évènements distincts ; l’explosion du port de Beyrouth et l’épidémie de covid. Mais l’artiste a pris son temps pour le concevoir et le réaliser, soucieuse de proposer la meilleure expérience à ses fans après une si longue attente. C’est « Hon » qui a la lourde charge de les récompenser. Il déploie une émotion à fleur de peau et un goût pour les rythmes simples mais travaillés. « Shmaali » apporte du groove à l’équation. « Shadia » en revanche s’avère un peu trop « classique revisité » pour moi. L’ensemble des titres se situe à la croisée des chemins de ces ambiances. Ce disque va probablement vous diviser comme il me divise. Je suis certes adepte de ce type d’hybridation, mais je ne les apprécie pleinement que lorsqu’elles sont guidées par des mélodies assez sombres ou étranges. Ici, ce n’est pas tout le temps le cas. Pour d’autres, ce sont plutôt les rythmiques qui seront bloquantes, pour d’autres les ambiances orientales marquées. Quoi qu’il en soit, il faut reconnaître une chose à Yasmine Hamdan ; elle ne cherche pas le consensus, préférant se fier à sa vision. Que je ne partage celle-ci que sur une partie du disque est un détail ; je sais tout de même apprécier la voix expressive, l’electro discrète et les motifs purement world.

Instagram

Facebook

Paroles de l’album

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *