La synth pop n’est pas forcément un genre qui m’enchante. Trop limité, trop codifié à mon goût, trop lisse souvent aussi, je lui préfère ses pendants plus sombres, même s’ils présentent souvent les mêmes frontières, à quelques octaves et saules pleureurs près. Mais une fois de temps en temps, comme pour tout le reste, j’y refais un tour, histoire de vérifier si je suis toujours le même con qui ne change pas d’avis. Aujourd’hui donc, c’est le duo américain Wye Oak qui en fera les frais. Bon, ok, je triche un peu, puisque ça ne fait que quelques mois que le groupe peut être taxé de synth pop, lui qui auparavant oeuvrait plutôt dans une folk noisy pop légère. Né d’un épuisement musical, d’une remise en question profonde, ce « Shriek » est donc l’album d’une renaissance pour Wye oak, et celui d’une prise de contact pour moi qui ne les connaissais ni d’Eve ni d’Adam. Voilà au moins la garantie d’un jugement sans à priori et point de comparaison. Bon, à partir de là, ça va devenir plus lapidaire. Le disque se lance, il tourne. C’est rythmé, les mélodies sont simples et passe-partout pour le pire et le meilleur, les gimmicks s’enchaînent, il y a une jolie voix, un côté eighties dans la répétition des motifs musicaux, pas vraiment de tube, pas vraiment de raté non plus. Le disque s’arrête. Je n’en ai pas retenu grand-chose, et j’ai vite envie de passer à autre chose. Je vous avais prévenus.
Wye Oak : The tower