
J’ai un peu perdu de vue les anglais de White Lies depuis leur second album « Ritual » qui m’avait moins convaincu que le précédent, puisque s’aventurant encore un peu plus vers les sonorités eighties et new wave. Quatre albums plus tard, je les retrouve d’ailleurs à peu près au même stade : un mélange habile mais parfois un peu trop édulcoré entre electro pop, post punk, rock indé et new wave. De la noirceur dans la douceur, ou le contraire, entremêlés de façon à ce qu’on ne puisse en extraire une partie sans avoir un peu de l’autre. Ainsi, si « Am I really going to die » commence comme une relecture du « Hold me, thrill me, Kiss me, kill me » de U2, mais glisse vite dans un post punk plus dansant et soft, au demeurant loin d’être désagréable. Le morceau-titre a beau employer des accents dramatiques, il se montre bien moins percutant à mon goût. Sur « Breathe », quelques couleurs Killiennes (entre Killing Joke et les Killers) apparaissent dans le refrain, alors que le couplet se fait encore plus groovy ; un équilibre un peu précaire. « I don’t want to go to Mars » et « Roll december » ressortent les guitares, « Step outside » se fait imparablement groovy, d’autres comme « Blue drift » se glissent entre les deux, en ajoutant soit un peu plus de pop, de feeling eighties… Bon, ce nouvel album a soigné les apparences, et a pris le temps d’aménager ses titres de façon à ce qu’ils ne sonnent jamais les uns comme les autres, ou même qu’ils accèdent à une forme de métamorphose interne. En effet, il n’est pas rare que leur évolution, toujours assez bien gérée, amène l’auditeur à revoir sa position sur le titre en général. Tout ceci ne signifie pas que « As I try not to fall apart » soit une réussité éclatante pour moi ; ça reste à mon sens un disque bien foutu mais aux titres inégaux, comportant souvent de très bonnes idées mais parfois aussi des passages approximatifs ou quelconques.