Des carrières bâties sur des malentendus, sur des tubes d’un jour, il y en a à foison dans le monde du rock. De l’extérieur, pour qui ne connaît pas l’œuvre du bonhomme, c’est de ça qu’a l’air Jack White ; un gars qui, sur la foi d’un tube repris dans les stades contre sa volonté, décide de plaquer son groupe et de se lancer dans une carrière solo. Pourtant, quand on a suivi le parcours du brun ténébreux, on sait qu’il n’en est rien. Après 14 ans de White Stripes, les récréations The Raconteurs et The Dead Weather ne parvenaient plus à canaliser la folie créative de Jack, qui a donc pris la décision de ne plus écouter que lui au travers d’un vrai projet solo (même si on est bien conscients que tous ses projets lui doivent beaucoup en terme de direction musicale). Du blues, de la folk, du rock, il en est donc bien sûr question ici, dans des formats plus ou moins aventureux, plus ou moins pop, plus ou moins roots. Il a à la fois le goût du classique et la fraîcheur de la nouveauté. On reconnaît bien la « patte » White, mais elle a ici la même patine qui recouvrait le disque de Karen Elson, son ex-compagne, et dans lequel le bougre avait placé quelques billes (comme c’est bizarre…). On ne peut pas parler de consécration, juste constater que Jack White en a encore sous le coude, et qu’on ne s’en lasse pas.
Jack White : Freedom at 21