De tout temps, le rock a servi à faire passer des messages, à exprimer des points de vues. Et il est arrivé souvent qu’on soit enthousiasmé par la forme en étant absolument pas réceptif au fonds. Ou l’inverse d’ailleurs. « Stranger here », premier album des américains de Weathered, est de ces disques qui, personnellement, me divisent. Parce que concrètement, leur rock alternatif avec une point d’emo est vraiment bien foutu. Une voix simple et juvénile qui charrie les émotions, une formule guitare – basse – batterie qui n’en fait jamais trop mais connaît assez son taf pour nous emmener où elle veut sans efforts, des mélodies douces-amères comme on les aime, des moments plus enlevés, d’autres plus calmes… Non, « Stranger here » n’est pas un album ultime, de ceux dont on ne se remet pas et qui vous hante durant des mois ou des années. Mais il est de ceux qui insufflent de l’espoir aux petits groupes et aux musiciens du dimanche ; avec pas grand-chose, on peut accoucher d’un vrai bon disque. Le hic, ce sont les textes, chargés d’une foi un peu encombrante pour qui n’en a cure. Ce qui est beaucoup plus gênant pour chanter certains titres sous la douche avec conviction. Attention, je n’ai pas dit que Weathered passait son temps à louer le seigneur, mais c’est un détail qui n’en est pas toujours un. Ce qui ne doit pas vous empêcher d’apprécier ce disque à sa juste mesure, et des titres aussi bons que « Lying in wait », mon coup de coeur !
Weathered : Stranger here
Weathered : There is one