
En 2021, « Huffy » s’orientait vers un style toujours aussi intéressant mais plus catchy. Les aspects rock étant encore bien présents dans la musique des américains, je ne trouvais pas à me plaindre. J’avoue que, l’expérience de glissements similaires en tête, j’avais peur, avant de lancer « Lobes », que We Are Scientists ne se fasse ici de plus en plus pop grand public, et me perde un peu dans l’opération. Heureusement, et s’il est pourtant très accrocheur et « ondable », « Operator error » me permet de retrouver l’enthousiasme ressenti à l’écoute des grands tubes du groupe. « Dispense with sentiment » se fait bien plus groovy encore, et même un peu trop inoffensive à mon goût. « Human resources » poursuit la même voie, avec un peu plus de rock dans l’équation. Pas mon titre préféré non plus. Si le début de « Lucky just to be here » et son couplet me laissent un peu froid, en revanche le refrain est très réussi. Arrivé là, il me faut vous dire que les dix titres qui composent cet album ont été composés à partir de lignes de synthés (assez rétro) plutôt que de guitare ; forcément, ça change un peu la donne. De fait, ils sonnent tous un peu plus aériens et sexy que par le passé, et j’avoue que c’est assez déstabilisant pour moi qui ai toujours apprécié le côté simple, direct et les couleurs powerpop du groupe ; ici elles sont un peu diluées, plus sucrées. Toutefois, elles sont encore présentes, et « Lobes », s’il ne sera pas mon album favori de We Are Scientists, n’en sera pas pour autant honni ou passé sous silence ; c’est juste le cousin original de la famille. Mais un « Here goes », un « Less from you » ou un « Parachute » (plus proche de ce qu’on connaît) sont délicieux, et l’album est agréable. On pourra en revanche un émettre un doute sur l’utilité de la plupart des vidéos issues de l’album (à part « Turn it up »), qui se résument à un long plan séquence.