« Le futur, que nous réserve-t-il ? » s’interrogeait Assassin en 1992. Et bien force est de constater que plus d’un quart de siècle plus tard, le monde de la musique continue de se poser la question. Bon, bien sûr, l’univers de Vyre est un peu diamétralement opposé à celui du collectif hip-hop français. Ici, on donne dans le post black metal. Et pas n’importe lequel mes amis ; celui qui fume de la caboche et qui s’abreuve de romans et pellicules SF. Et ça s’entend. « Alles auf ende », longue intro très réussie, nous entraîne en orbite loin, très loin de notre chez-nous. « Shadow biosphere » renseigne enfin, après près de cinq minutes de voyage, le quidam sur ce qui constituera son voyage ; un metal très ouvert, à la fois thrashy, heavy, gothique, orchestral et indus, sans que l’un des éléments ne vienne prendre le dessus sur les autres, le tout dominé par une voix black, seul vestige du style de départ des germains hormis quelques passages plus frénétiques et la sonorité des guitares. On peut penser au Diablerie de « Seraphyde » dans sa volonté de marier les différentes influences en un tout cohérent et pêchu. Pourquoi pas à The Vision Bleak en plus underground et méchant, ou un Oxyplegatz moins fou et plus moderne. Mais là où pèche Vyre, justement, c’est dans le traitement de ses claviers. Passer du futuriste au ringard peut hélas se faire en un claquement de doigt, et c’est l’écueil dans lequel le groupe peut facilement tomber s’il n’en prend cure. Ce qui est paradoxal, c’est que c’est (presque) dans les parties les plus purement instrumentales (écoutez donc « The hitch ») que Vyre s’avère le plus convainquant ; il a beau citer des noms tels que Ulver, Arcturus, Dodheimsgard et Manes, il ne s’avère pas encore à la hauteur de ses modèles. Pourtant, les capacités sont là ; de bonnes idées, des mélodies efficaces, des architectures progressives bien structurées, des breaks bien sentis… Non, « Weltformel » est assurément un très bon disque, dont le point faible est uniquement parfois une mise en forme, un son trop « classique » (si on peut parler de classicisme pour ce genre musical). Ce troisième album reste donc une belle découverte qui ouvre de belles perspectives pour la suite !
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