La guerre est un sujet fréquent dans le metal, et particulièrement le black metal. Bien sûr, Azziard s’en sert pour explorer d’autres thèmes, plus profonds, ne se cantonne pas à une exploitation au premier degré comme pas mal de ses collègues blackeux. Azziard a bien un point commun avec les autres membres de son gang secret ; celui d’explorer la plus profonde noirceur humaine, pour l’exposer au grand jour. Le fait qu’il ait choisi de le faire en se basant ici sur le livre rouge de Karl Gustav Jung n’est, finalement, qu’un détail. Qui a son importance pour ceux qui se donneront la peine de consulter les paroles de ce troisième album, en français comme les autres, mais pas pour tous ses auditeurs (loin de là serait-on tenté de dire). Venons-en donc au coeur de l’affaire : la musique. Azziard développe ici un style à la rencontre du black et du death (ce qui n’a rien de renversant, soit) mais y insuffle une puissance implacable, des ambiances malsaines, une misanthropie palpable, une folie complètement maîtrisée… une maestria de tous les instants qui éclipsent tous les doutes nés des énièmes mouvements de personnel, du changement de label, du changement d’orientation. Qu’on se le dise, « Metempsycose » n’a absolument rien à envier aux énormes noms du genre ; il est largement du niveau d’un Behemoth, Belphegor ou Enthroned, pour rester près de chez nous. Et comme il est sorti en décembre, je vous le dis, il peut s’inscrire comme l’une des plus grandes réussites 2017 dans le genre. Voici une preuve magistrale du savoir-faire des franciliens. Impressionnant !