Chaque nouvel album de Mike Patton (soit vu le rythme du bonhomme tous les six mois environ) est un passage obligatoire pour moi. Depuis ma prime adolescence, ce monsieur m’a ouvert l’esprit et initié aux formes musicales les plus tordues et créatives qui soient, ce pour quoi je lui serai éternellement reconnaissant. Et pourtant, je ne suis pas un de ses fans inconditionnels. Prenons Tomahawk par exemple, dont cet « Anonymous » est le troisième album. Jamais je n’ai compris ni apprécié ce projet, et à l’écoute de cet opus inspiré des chants et traditions d’indiens d’Amérique, ce n’est pas prêt de changer. Très ambiancés et par essence très tribaux, les titres rappellent pourtant parfois quelques passages du Fantômas de « The Director’s Cut ». Peut-être par ce côté percussif, ce chant possédé, cette alternance de passages « caverneux », violents ou plus légers. Mais « Anonymous », tout en étant une œuvre hybride au postulat de départ intéressant, ne parvient pas à accrocher suffisamment l’oreille pour devenir autre chose qu’un disque moyen.