
Qu’on aime ou pas le style très particulier du groupe, on ne peut nier que Stuart Staples et ses Tindersticks ont marqué l’histoire de la musique indie depuis la création du groupe en 1992. Plus de trente ans plus tard, le groupe continue d’explorer son propre territoire ; celui d’une indie pop luxuriante à la voix traînante, souvent baignée d’une orchestration soyeuse à base de cordes. Sur ce quatorzième album, la soul s’invite sur pas mal de titres ; si ce n’est pas inédit pour Tindersticks, ça faisait un moment que ça n’était pas arrivé. « New world » déploie un groove délicat, et les choeurs de Gina Foster font le reste ; c’est un excellent début, et effectivement on se sent projeté dans un style très Stax. Moi qui n’ai jamais été trop fan de la formation, qui présente souvent des titres un peu trop empreints de plénitude pour moi. C’est d’ailleurs le cas ici aussi, et si je peux comprendre que cette ambiance particulière et à priori apaisante puisse en charmer certains, ce n’est pas mon cas. Cependant, des titres comme « New World », « Nancy », « Always a stranger » ou « The secret of breathing » parviennent sans mal à toucher ma sensibilité. Le reste de l’album, en revanche, et s’il est en droite lignée de ce que Tindersticks peut produire d’habitude, le rythme chaloupé en plus, me correspond beaucoup moins. C’est bien pour cela que je suis assez chiche sur ma note globale du disque, qui mérite certainement beaucoup plus qu’un 7. Mais si de votre côté vous appréciez le style habituel du groupe, nul doute que vous porterez ce disque aux nues, car objectivement, c’est bien l’un des meilleurs opus du combo.