Ceux qui, comme moi, ont découvert et succombé à Thomas Azier à l’occasion de son opus précédent, « Rouge », savent que le jeune homme est capable de grandes choses. Mais aussi que c’est un enfant de la pop, et que ça donne parfois à ses compositions une couleur « variète » qui peut hérisser le poil. Très logiquement, puisque l’artiste suit son chemin et ses valeurs, on retrouve la même chose sur ce troisième album. « The dreamer in her » et ses allures très épiques à la Woodkid peuvent surprendre, mais on retrouve vite des horizons electro-pop plus familiers. Le piano est encore là, les envolées vocales aussi, mais on sent une certaine volonté de sobriété ici, ou du moins un souci de moins se mettre en avant, et de privilégier les chansons. Je ne sais pas si je suis dans le vrai, mais c’est comme ça que je le ressens. En tout cas, celles-ci sont tout autant réussies. Comme sur le précédent, je n’adhère pas à tout, mais des titres comme « The dreamer in her », « The girl beneath the lion », « Color ! Color ! » ou « Vertigo » ont de quoi me retourner complètement. Et le reste se situant dans un spectre allant de très bien à pas mal, on est donc globalement en très bonne compagnie. Alors je ne vais dire aucun mal de Thomas Azier ni de ses atermoiements. Parce que ça fait partie de lui, et que quand on apprécie quelqu’un, on l’accepte tel qu’il est.