Quel signal musical passe au dessus des collines du côté de Boulder, Colorado ? Je ne sais pas vraiment, mais il y a peu de chances que le trio The Velveteers ait été bercé au son du r&b niais et du hip-hop misogyne. En tout cas c’est ce qu’on peut légitimement penser à l’écoute de ce premier album du groupe, qui fait la part belle à de bons gros riffs fuzzy au sein d’un style entre garagé, psyché et hard rock. Évidemment que la chose est à la mode et que Dan Auerbach des Black Keys, venu produire le disque, n’est pas prêt de pointer au chômage. Mais quand même, ce n’est pas forcément un choix très répandu, et assez louable donc. D’autant plus qu’il est maîtrisé, et même plus que ça ; avec sa guitariste / chanteuse et ses deux batteurs, The Velveteers peut se targuer de proposer autre chose. Car si le fonds est reconnaissable et que le format n’invente rien, le son du combo est unique, tout simplement. Difficile à l’écoute de déterminer quel élément vient de quelle époque ; c’est cliché, ok, mais c’est vrai ; « Nightmare daydream » a une couleur qui lui est propre, et sa musique se nourrit du passé tout en restant très contemporaine. Et si le côté « raw » du rock est là, on aura tout de même pas besoin de chercher bien loin (et bien longtemps) pour trouver une pelletée de tubes immédiats. Bien sûr, le tout étant enveloppé par une couche de décibels et de fuzz, l’album sera tout de même à réserver à ceux qui crauqent d’habitude sur les White Stripes, les Black Keys et consorts. Le petit côté hard rock seventies plaira aussi aux plus « anciens », et tout ça garantit à l’album plusieurs niveaux de lecture, et donc plus de chances de plaire à une large frange de rockers. Il faut dire aussi que le groupe fourbit ses armes depuis 2014 : ça fait pas mal d’expérience, et d’années de pratique et de retouches pour des titres qui sont, à présent, proches de la perfection. Une pointe de mélancolie transperce les titres ça et là et aide à varier les ambiances. Bref un premier opus plus que très bon qui s’impose très vite !
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