Deuxième album pour Serj Tankian, vocaliste à l’organe magique échappé de System Of A Down, après un « Elect The Dead » vraiment excellent, qui l’a imposé comme force créatrice, et a fait oublier à beaucoup les derniers albums du groupe-matrice, ainsi que l’album de ses ex-petits camarades Scars On Broadway. Oui, mais ce premier jet ne s’éloignait que peu de ce dernier, se contentant un peu de faire « aussi bien », voir mieux, mais jamais trop différent. C’est ce que le bonhomme s’emploie à démontrer ici : qu’il a son propre univers musical, une créativité qui peut s’exprimer autrement qu’au sein du carcan, certes relativement large, mais tout de même, du groupe précité. Electro, jazz, classique, pop, metal, tout y passe ici, pourvu que ça serve la chanson. Par moments, j’aurais peut-être souhaité moins d’orchestrations grandioses et plus de tripes, mais ce n’est que mon avis. Globalement, ce « Imperfect Harmonies » est un bon album, ou l’artiste s’essaie à d’autres choses, se cherche un peu, explore, s’affirme niveau paroles, s’attaquant à des thèmes qui lui sont chers (le génocide arménien, l’écologie, les relations interpersonnelles). Mais il manque un peu de pêche, et décevra certainement une partie des fans par son côté un peu trop grandiloquent.
Serj Tankian : Left of center