Je le répète souvent, je n’aime pas les ep. Pourtant, je transige assez régulièrement, et même de plus en plus, avec ma règle induite de ne pas en chroniquer dans ces pages. Que voulez-vous, les temps changent, le monde de la musique aussi… Et surtout, je me l’autorise quand la poignée de chansons de ce format me retourne comme une crêpe. C’est le cas ici. Révélé dans sa belgique natale, Tamino (du nom du personnage de la Flûte Enchantée de Mozart – le jeune homme a une formation classique), délivre une pop crépusculaire et mélancolique qui doit beaucoup au Jeff Buckley de « Dream brother » ou « Grace », un peu à Radiohead, au Muse des premiers albums, et à ses origines égyptiennes (dans l’orchestration surtout). D’une beauté renversante, les quatre chansons de cette première production s’étirent sur 4 à 5 minutes chacune et laissent Tamino explorer un territoire vocal d’une étendue impressionnante. Des plus hautes cimes aux tréfonds, et avec une facilité incroyable, la voix d’Amir Moharam Fouad s’envole et laisse dans son sillage un peu de magie promise par son nom d’adoption. Ajoutez à tout ça chez le jeune homme un charme troublant et un regard charbonneux qui me rappelle Jaz Coleman, et vous obtenez un énorme coup de coeur, dont je dois la découverte aux conseils avisés d’un mélomane. Merci !
Tamino : Cigar
Tamino : Sun may shine