TAMINO : Sahar

Je suis Tamino depuis ses débuts, et ce gars a beau ne pas figurer dans les charts, ni dans mes playlists de titres préférés, je dois dire que la musique de ce type a quelque chose de magique. Et puis, bon, c’est vrai, Tamino a déjà quelque chose de magnétique, avec son allure entre feu Jeff Buckley et Jaz Coleman. Sans grands moyens, il parvient à faire naître l’émotion, à faire sortir d’une guitare et d’une voix des titres émotionnellement puissants et d’une sensibilité vertigineuse. Dès « The longing », on retrouve tout ça et plus encore. Tamino développe des chansons délicates aux parfums d’orient et aux ambiances pop folk, dans lesquelles la magie tient une place importante. Mais il serait idiot de ne voir ici qu’une œuvre douce et lisse ; « Sahar » porte en lui un côté tragique, une mélancolie diffuse. Bon, ok, elle est peut-être moins prononcée que sur l’album précédent, et l’ensemble est un peu moins flamboyant aussi. Et oui, j’avoue avoir eu un mouvement de recul quand j’ai vu que la très bankable Angèle apparaissait sur un titre. Pas vraiment contre elle, d’ailleurs ; je trouve que ce qu’elle fait est tout à fait bon et honorable, mais c’est juste que je voyais mal les deux univers s’interpénétrer. Et bien, ça n’est pas le cas ; Angèle a posé sa voix sur « Sunflower » avec beaucoup de respect et de délicatesse, sans le moins du monde essayer de tirer la couverture à elle. Pour apprécier cet album, il faut revenir à sa source, à l’indication que son auteur nous apporte ; « Sahar » est un disque sur le désert, un endroit qui incite au recueillement et à l’introspection, et on ressent bien tout ça ici. C’est un disque qui s’apprécie dans certaines circonstances et qui se dévoile avec le temps. Un temps qui s ‘écoule ici comme des grains de sable au gré du vent : lentement, avec une espèce de poésie et d’inéluctabilité. Bref, un bel album, mais pas forcément le plus facile d’accès pour Tamino.

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