De tous les groupes de metal industriel pouvant faire un comeback, je n’aurais pas franchement parié sur les chicagoans de Stabbing Westward. Leur musique sur « Darkest days » avait beau avoir de bons côtés, ce n’était pas non plus celle qui me transportait le plus. Parce qu’elle était un peu trop soft, elle se reposait un peu trop sur des structures et des sonorités déjà vues et entendues ailleurs, des techniques déjà un peu trop éprouvées. Alors qu’est-ce que je viens chercher ici ? La preuve de mon erreur, pardi ! « I am nothing » ne va hélas pas dans ce sens : un riff classique entre rock alternatif et metal indus soft, une voix claire assez passe-partout… On est certes dans le bon titre introductif, mais rien d’exceptionnel à l’horizon. « Damaged goods » enchaîne sur le même rythme, avec toutefois un refrain un peu plus puissant. « Cold » fonctionne sur le même modèle. Arrivé là, on se dit que les amateurs du groupe ne seront pas désarçonnés ; effectivement, Stabbing Westward est conforme à ce qu’il a été. Il faut atteindre « Push » pour trouver un peu autre chose : le titre débute de façon beaucoup plus ambiant, et prend des couleurs progressives par la suite : il privilégie l’émotion, gommant même un peu les éléments indus. « Wasteland » et « Control Z » reprennent le collier de façon plus attendue. « Crawl » est le deuxième titre assez ambiant de l’album. « Dead & gone » présente un gimmick un peu plus Killing Joke, mais le sous-exploite un peu : dommage. « Ghost » est un autre titre downtempo, mais fonctionne assez bien. Enfin, « The end » clôt l’album en mode crépusculaire et lancinant ; chouette titre, dont on peut cependant regretter qu’il ne s’emballe pas en fin de parcours pour atteindre une forme de paroxysme explosif. Au final, « Chasing ghosts » est plutôt bien tourné, même si le groupe aurait pu profiter de ce retour pour renouveler un peu le genre et le rendre un peu plus actuel et pêchu.
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