Ah, Aborym et son black industriel ! Comme une petite poignée d’autres, il s’est révélé être une créature monstrueuse et tentaculaire capable le plus souvent du meilleur, et passé maître dans l’art de la surenchère. Mais ça, c’était avant. Ce jeu ne semble plus l’amuser du tout. Car écouter « Shifting_negative », c’est faire l’expérience d’un tout autre univers. Ah oui, d’accord, on peut garder le qualificatif d’ « industriel », et on peut même garder celui de « metal ». Mais quand même, la métamorphose est impressionnante. Quelque part entre un Nine Inch Nails et un Rob Zombie, ce huitième album tente de rester aussi crade et malsain qu’avant, tout en injectant une grosse dose de culture pop, de rock déjanté et moderne. Et y parvient, on ne peut pas lui retirer. En revanche, qualifier le résultat de réussi ou d’excitant est un pas que je ne ferai pas. L’album se tient à peu près… et puis c’est tout. Sa propension à caser des soli partout va un peu à l’encontre de la lisibilité des chansons, et ses riffs ne sont pas assez percutants pour causer une adhésion immédiate et durable. Bref, y’a du taf. Ah, Aborym et son black industriel ! C’était la belle époque…
Aborym : Precarious