Il est vrai que j’ai très peu tâté du Sepultura post-Max Cavalera. Non pas pour cause de fidélité à toute épreuve, mais juste parce que j’étais déjà passé à autre chose, que j’avais déjà l’impression d’avoir fait le tour de ce que les brésiliens pouvaient proposer. Et de la même façon, j’ai assez peu tâté du Soulfly. Parce que le Max a tendance à capitaliser sur ses acquis et ne pas proposer autre chose que ce qu’on connaît de lui. Mais quand même, ce qu’on connaît, ou qu’on connaissait, n’est pas si mal. Et toute la com’ de ce nouvel et douzième album du groupe claironne que c’est l’album du renouveau, né de la libération des tensions du leader avec son guitariste. En même temps, après cinq ans d’absence, il faut bien appâter le client… Mais allez, je suis mauvaise langue. En fait, dès le lancement de « Totem », on sent que quelque chose a changé. Ou plutôt, que quelque chose est revenu. Non, pas le souffle épique et les titres énormes de l’époque « Chaos A.D. » ou « Roots ». Quelque chose de plus ancien. Cavalera a replongé dans son passé death metal pour en extraire un riffing et des solis assez typiques et old school. Pourquoi pas ? Bien sûr, on retrouve aussi la voix caractéristique du monsieur, et même de petites incursions black metal dans les titres ça et là. D’ailleurs, le clin d’oeil au death old school est appuyé par la présence de Donald Tardy d’Obituary sur « Scouring the vile ». Le disque a donc été conçu et enregistré en trio, avec le fiston Zion et le bassiste Mike Leon, et a fait l’objet de longues séances de compositions et mise en place. Est-ce que ça s’entend ? Oui. Est-ce que ça paie ? Oui et non. En fait, les titres sont plutôt bien foutus, mais très frontaux, et manquent de subtilité. Il est vrai que sur la deuxième moitié de l’album, Soulfly installe une progression en plaçant des titres aux structures et attributs un peu plus originaux, mais malheureusement à mon sens ça ne suffit pas, et je continue à subir les assauts incessants des musiciens de façon assez passive. Soulfly réussit ici à prouver qu’il existe sans Marc Rizzo, et sait envoyer du lourd. Mais le rendu de « Totem » reste, malgré quelques bons moments (le très bon solo final de « Ecstasy of gold », l’étonnant instrumental «Soulfly XII » ou l’aventureux « Spirit animal », avec plus de 9 minutes au compteur) assez mécanique. Ce qui est un peu le comble pour un projet glorifiant la tribalité. Bon, mais un peu vain.
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